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Mythologie grecque et romaine
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Marsyas
Marsyas
Les montagnes, les bois, les divinités champêtres
Le satyre Marsyas, originaire de Célènes en Phrygie, était fils d'Hyagnis qui passe pour l'inventeur de l'harmonie phrygienne. À l'école et sous la direction d'un père qui composa des nomes ou cantiques pour la mère des dieux, Bacchus, Pan et les autres divinités de son pays, Marsyas ne tarda pas à exceller dans la musique ; et il cultiva son art avec une ardente passion. Il joignait à beaucoup d'esprit, de goût et d'industrie une sagesse et une vertu à toute épreuve.

Son génie parut surtout dans l'invention de la flûte où il sut rassembler tous les sons qui se trouvaient auparavant répartis entre les divers tuyaux du chalumeau ; et il partage avec son père l'honneur d'avoir, pour la première fois, mis en musique les hymnes consacrées aux dieux.

Attaché à Cybèle, il l'accompagna dans tous ses voyages qui les conduisirent l'un et l'autre à Nysa, où ils rencontrèrent Apollon. C'est là que, fier de ses nouvelles découvertes, Marsyas osa porter au dieu un défi qui fut accepté.

Ce ne fut pas sans peine qu'Apollon l'emporta sur son concurrent, et la cruauté avec laquelle il traita le vaincu fit voir combien il avait été surpris et indigné d'une si habile résistance. On a vu que l'infortuné satyre, trop confiant dans son savoir, fut attaché à un arbre et écorché vif. Mais on ajoute que, la chaleur de son ressentiment passée, Apollon, se repentant de sa barbarie, rompit les cordes de sa guitare ou de sa lyre, et la déposa avec les flûtes de Marsyas dans un antre de Bacchus auquel il consacra ses instruments.

Ce satyre fit école et eut des disciples nombreux. L'un de ceux-ci, le plus célèbre, fut Olympus ou Olympe, qui reçut aussi les leçons du dieu Pan.

Les représentations de Marsyas décoraient plusieurs édifices. On voyait dans la citadelle d'Athènes une statue de Minerve qui châtiait le satyre pour s'être approprié les flûtes que la déesse avait rejetées avec mépris. Pour les Grecs, la lyre avait sur la flûte une indiscutable supériorité.

Les villes libres avaient dans la place publique une statue de Marsyas, symbole de leur indépendance, à cause de la liaison intime de Marsyas, pris pour Silène, avec Bacchus surnommé Liber ; car les poètes et les peintres le représentent quelquefois avec des oreilles de faune ou de satyre et une queue de silène.

À Rome, il y avait dans le Forum une de ses statues, voisine d'un tribunal. Les avocats qui gagnaient leur cause avaient soin de la couronner pour le remercier du succès de leur éloquence, et le rendre favorable à leur déclamation, en sa qualité d'excellent joueur de flûte. On voyait aussi à Rome, dans le temple de la Concorde, un tableau représentant Marsyas garrotté, œuvre de Zeuxis.

Quelques poètes ont dit qu'Apollon, dans son repentir, métamorphosa en fleuve le corps de Marsyas. D'autres prétendent que les nymphes et les satyres, privés des accords de sa flûte, versèrent tant de larmes qu'elles formèrent le fleuve de Phrygie qui porte son nom.

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