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Les mots qui restent (1901)
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LIVRE
Il n'y a si mauvais livre où ne se trouve quelque chose d'utile.

Ce jugement, dont nous avons été mainte fois à même de vérifier la justesse, appartient à Pline le naturaliste.

Pline le jeune, dans une longue et curieuse lettre où il énumère les œuvres de son oncle et vante son amour pour l'étude, raconte qu'après le repas il se couchait au soleil et se faisait faire la lecture en prenant des notes et des extraits selon son habitude, et il ajoute :

« Dicere etiam solebat, nullum esse librum tam malum, ut non aliqua parte prodesset. »
(A Macer, livre III, lettre v.)

 Alfred de Vigny disait, avec non moins de raison :

« Je n'ai pas rencontré un homme avec lequel il n'y eût quelque chose à apprendre. » (Journal d'un poète, année 1834.)

Le plus beau livre qui soit sorti de la main des hommes, puisque l'Évangile n'en vient pas.

Telle est la forme que l'on donne généralement à une pensée de Fontenelle relative à l'Imitation de Jésus-Christ.

Voici les termes exacts dont il s'est servi dans la Vie de M. Corneille, publiée pour la première fois en 1729, dans l'Histoire de l'Académie de l'abbé d'Olivet (t. II, p. 177) :

« Je ne trouve point dans la traduction de M. Corneille le plus grand charme de l'Imitation de Jésus-Christ, je veux dire sa simplicité et sa naïveté... Ce livre, le plus beau, qui soit parti de la main d'un homme, puisque l'Évangile n'en vient pas, n'iroit pas droit au cœur comme il fait,... s'il n'avoit un air naturel et tendre, à quoi la négligence du style aide beaucoup. »

La plus grande obscurité n'a cessé de régner sur l'auteur de l'Imitation. D'après une savante dissertation insérée dans l'Encyclopédie des sciences religieuses, les quatre livres dont se compose cet ouvrage, ont dû paraître successivement de 1415 à 1441, et sont très vraisemblablement l'œuvre de Thomas « a Kempis » (c'est-à-dire de Kempen), chanoine de Mont-Sainte-Agnès, né vers 1379, mort en 1471. On l'a également attribué à Jean Gerson, chancelier de l'université de Paris (1363-1429), à un certain Jean Gersen, abbé de Saint-Etienne de Verceil (XIIIe siècle), à d'autres encore. On a enfin supposé que plusieurs écrivains avaient coopéré successivement à sa rédaction.

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