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Les mots qui restent (1901)
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GUILLOTINER
Le guillotiné par persuasion.

Titre d'une amusante nouvelle d'Eugène Chavette, datée de septembre 1862, que l'on trouvera en tête de ses Petites comédies du vice.

Nous en indiquerons brièvement le sujet : L'action se passe dans une petite ville de province. Un juré a condamné à mort un malfaiteur accusé de dix-sept meurtres. Pouvant disposer de plusieurs fenêtres sur le lieu de l'exécution, il saisit cette occasion pour inviter quelques amis auxquels il doit des politesses. Malheureusement, dans cette petite localité où les exécutions sont trop rares, le bourreau est faible, mal secondé, incapable en un mot de venir à bout du condamné. Aussi apprend-on au dernier moment que celui-ci (qui porte le beau nom de Saint-Phar) refuse de se laisser guillotiner.

Que va devenir la petite fête promise ?

Notre homme n'hésite pas. Il court à la prison, pénètre dans la cellule de Saint-Phar, et à l'aide d'une argumentation des plus insidieuses, essaie de lui démontrer qu'il est de son devoir et de son intérêt de se prêter à ce qu'on attend de lui. Mais la répugnance du condamné est invincible, et le malheureux se borne à répondre :

« Non, j'ai de la méfiance. »

Le « tentateur » lui parle alors de l'empereur, dont Saint-Phar a toujours été le chaud partisan, et qui va lui retirer sa confiance, s'il refuse d'obéir à sa volonté.

Cette fois la corde sensible a vibré : le condamné s'avoue vaincu, et consent enfin à subir sa peine.

Nous regrettons de ne pouvoir donner, dans un résumé aussi sommaire, qu'une idée très imparfaite de cette spirituelle bouffonnerie.

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