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Les mots qui restent (1901)
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FORTUNE
« Ouvrez, c'est la fortune de la France. »

Lorsqu'après la défaite que lui avait infligée à Crécy (26 août 1346) le roi d'Angleterre Edouard III, Philippe VI de Valois s'enfuit du champ de bataille avec quatre barons, il chevaucha jusqu'au château de la Broie. La nuit étant venue, il trouva la porte fermée et le pont levé.

« Lors fist le roy appeller le chastelain qui vint sur les guettes et dist : Qui est ce la qui appelle a ceste heure. Le roy dist ouvres ouvres chastellain c'est la fortune de france. »

Tel est le texte que nous relevons dans la plus ancienne édition des Chroniques de Froissart, imprimée vers 1495 (fol. 90 V°, col. 1).

Sur la foi de ce premier éditeur, plusieurs historiens sans défiance ont adopté et répété le mot ; il en est même qui, plus naïfs encore, ont cru devoir l'admirer. Il n'a été reconnu faux que vers la fin du siècle dernier par M. J. Dacier, qui, s'étant avisé d'en vérifier l'exactitude sur les manuscrits, y a lu non pas : C'est la fortune de France, ou de la France, mais bien : C'est l'infortuné roi de France, ce qui est peut-être moins théâtral, mais infiniment plus conforme à la vraisemblance. (Voy. la Collection des chroniques de Buchon, t. XI, 1824, p. 70. — Froissart, livre I, part. I, chap, 292.)

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