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Les Munitions du Pacifisme
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Floran
29 juin 1915, au front. — On nous impose le plus effroyable des supplices et l'on nous paie en hypocrites paroles d'affection, en larmes de crocodiles... La France de l'avant agonise, râle dans la boue et dans le sang. De tout ce supplice, de tous ces charniers, l'inepte, la moutonnière, la féroce France de l'arrière fait de la littérature, et quelle littérature!... Ce sont les eunuques de l'Institut qui tiennent aujourd'hui le marché littéraire. Comme ils sont heureux, les ignobles vieillards, que le talent agonise au fond de quelque tranchée, et comme avec profit ils hurlent à la mort du fond de leurs fauteuils. — Henry Dispan de Floran (tué en 1918).

8 juin 1915, au front. — L'on se sent rivé à jamais au bagne épouvantable où l'ion vit depuis dix mois. Est-ce donc une telle malédiction d'être Français?... Et toujours les derviches hurleurs de la presse trouvent que le sang versé n'est pas suffisant! Il semblerait que dans le sang de tous ces jeunes hommes massacrés, les dégoûtants vieillards de l'arrière puisent, ainsi que de monstrueux vampires, une jeunesse nouvelle. Dans un rut de servitude,, la Nation se vautre au pied des trognes armées, avale goulûment les mensonges ineptes, les racontars imbéciles que lui verse chaque jour notre écœurante presse. — Henry Dispan de Floran (tué en 1918).

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