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 PA PE PH PI PL PO PR PY 
PYRAMIDE
« Du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent ! »

Le général Bonaparte, chef du pouvoir exécutif, après son audacieux coup de main sur l'île de Malte, débarqua à quelques kilomètres d'Alexandrie, le 13 messidor an VI (1er juillet 1798), à la tête de l'ancienne armée d'Italie. Bientôt maître de la ville, il se dirigea vers le Caire (6 juillet) avec une trentaine de mille hommes, accompagné des généraux Berthier, Desaix, Reynier, Caffarelli, etc. Après une marche des plus pénibles au travers des sables brûlants du désert,l'armée française avait remporté un premier succès sur les Mamelouks de Mourad-Bey, à Chébreiss (13 juillet). On prit un jour de repos à Om-Dinar (20 juillet), et le lendemain, 3 thermidor, on se remit en marche, en suivant le Nil, dans la direction du village d'Embabeh, où le jour même devait se livrer un combat décisif : la bataille des Pyramides.

Vers deux heures après midi, un spectacle admirable s'offrait aux regards de l'armée: à gauche, sur l'autre rive du fleuve, se profilaient les hauts minarets du Caire ; à droite, à quelques lieues, apparaissaient les pyramides de Gizeh, qu'on apercevait depuis la veille. Devant les retranchements d'Embabeh on voyait étinceler au soleil les riches uniformes des Mamelouks.

C'est à ce moment, selon quelques historiens, que Bonaparte aurait adressé à ses troupes sa fameuse allocution. Selon d'autres, notamment MM. Thiers et Thibaudeau (1827), il l'aurait prononcée à la pointe du jour. Quant à ses paroles elles-mêmes, les auteurs qui les ont rapportées nous en fournissent d'assez nombreuses variantes, dont l'énumération serait fastidieuse.

Nous n'en citerons que quelques-unes qui nous paraissent intéressantes soit par leur provenance, soit par la date de leur apparition.

On lit dans une Histoire de l'expédition française en Egypte, par P. Martin (1815, t. I, p. 199):

« A quatre heures du soir, l'armée, quoique en marche depuis la pointe du jour, n'avait encore pris ni repos ni nourriture...
» Les dispositions de bataille furent aussitôt ordonnées et exécutées...
» Il (Bonaparte) passa à la hâte l'armée en revue, et par une de ces harangues courtes et énergiques, qui l'ont toujours caractérisé sur le champ de bataille, il porta au dernier degré l'enthousiasme des soldats.
« Français, leur dit-il en montrant les pyramides, songez que du haut de ces monuments quarante siècles ont les yeux fixés sur vous. »

Dans les Mémoires de Napoléon, publiés quelques années plus tard, en 1823, le général Gourgaud écrivait :

« Ce fut au commencement de cette bataille que Napoléon adressa aux soldats ces paroles si célèbres : Du haut de ces Pyramides quarante siècles vous contemplent ! »
(Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène par les généraux qui ont partagé sa captivité, et publiés sur les manuscrits corrigés de la main de Napoléon, t. II, p. 239.)

Enfin Napoléon, dans d'autres Mémoires qu'il dicta à Sainte-Hélène au général Bertrand (Guerre d'Orient, t. I, p. 1G0), donnait cette version encore plus concise :
« Au moment de la bataille, Napoléon avait dit à ses troupes, en leur montrant les Pyramides : « Soldats, quarante siècles vous regardent. »

Il est bon de noter que le général Bertrand (le Grand-Maréchal) était le seul des officiers entourant alors l'empereur qui eut fait avec lui la campagne d'Egypte.

Les légères nuances qui distinguent ces différents textes méritent à peine d'être relevées, mais ce qui nous a vivement étonné, c'est de ne trouver aucune trace du mot de Napoléon dans les récits contemporains.

Il n'en est pas dit un mot, ni dans la dépêche de Bonaparte adressée au Directoire exécutif, et publiée dans le Moniteur du 20 octobre 1798, ni dans la lettre écrite d'Egypte par le général Berthier, insérée deux jours après au même journal.

Dans sa Relation des campagnes du général Bonaparte en Egypte et en Syrie, qui date de l'an VII, le même général Berthier omet complètement l'épisode en question. Il dit seulement (p. 24) :

« Bonaparte fait faire halte. Un spectacle aussi imposant n'avait point encore frappé les regards des Français. La cavalerie des Mamelouks était couverte d'armes étincelantes. On voyait en arrière de sa gauche ces fameuses pyramides dont la masse indestructible a survécu à tant d'empires et brave depuis trente siècles les injures du temps. »

Nous avons également exploré, sans plus de succès, une Relation de Ch. Norry, architecte attaché à l'expédition ; une brochure intitulée Bonaparte au Caire, par un des savants embarqués sur la flotte française (M. de Laus de Boissy), ouvrages datés de 1799 ; les Mémoires de Jacques Miot, commissaire des guerres à l'armée d'Egypte (1804), et divers autres documents, imprimés vers la même époque.

Voici pourtant quelques lignes empruntées à une Histoire de Bonaparte, premier consul, ouvrage anonyme publié en 1803, où le mot se trouve cité, mais non pas comme ayant fait partie d'une harangue à l'armée.

L'auteur, racontant la visite que Bonaparte fit aux pyramides le 25 thermidor, d'après le Moniteur du 27 novembre 1798, ajoute en note :

« C'est en apercevant ces masses indestructibles, qui fatiguent le temps, que Bonaparte fit cette réflexion qu'inspire le recueillement d'une âme grande et élevée qui se regarde dans la postérité : Du haut de ces pyramides quarante siècles nous contemplent. »

De cette enquête, que d'autres documents pourront venir compléter, nous croyons pouvoir tirer les conclusions suivantes :

Les paroles que l'on prête à Napoléon ont pour origine un propos qu'il a réellement tenu, peut-être dans une conversation, mais qui ne paraît pas avoir eu sur le moment même tout le retentissement auquel nous font croire les récits des historiens.


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