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Les mots qui restent (1901)
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ÉLÉPHANT
« La baleine et l'éléphant. »

On a raconté que M. de Bismarck, voulant un jour faire comprendre toute l'invraisemblance d'une guerre entre l'Angleterre et la Russie, l'avait assimilée au combat de la baleine et de l'éléphant.

D'après le Dictionnaire des Contemporains de Vapereau, il aurait dit, dans un entretien particulier : « Je n'ai jamais vu un poisson faire la guerre à un cheval. » C'est le même mot sous une autre forme.

Au commencement de 1878, alors que l'Europe s'inquiétait des suites de la guerre turco-russe, le Journal des Débats eut avec la Post de Berlin une discussion sur la perspicacité de M. de Bismarck en matière politique.

Dans un article du 16 avril, le journal français passait en revue quelques « paroles ailées » du chancelier, relatives aux affaires d'Orient, et s'efforçait de démontrer que toutes ses prévisions se trouvaient contredites par les événements. La Post, dont la réponse fut reproduite dans les Débats du 26, relevait un à un les arguments présentés par son confrère parisien.

Voici les mots qui faisaient l'objet de cette discussion :

1° Le « petit brin d'Herzégovine » (ein Bisschen Herzegowina), le seul petit nuage à l'horizon, avait dit M. de Bismarck, le 18 décembre 1875 (d'après la Post), devant quelques membres du Parlement ;

2° « La question orientale ne vaut pas pour l'Allemagne les os d'un grenadier poméranien, » — M. de Bismarck avait dit exactement, au Reichstag, le 5 décembre 1876: « Les os en bon état (gesunden Knochen) d'un simple fusilier poméranien. » (Voy, le t. VII de ses Discours, p. 28.)

3° « Les Russes sont, dans les positions qu'ils ont conquises sur les Turcs, à l'état de beati possidentes », mot auquel les Débats croyaient juste de substituer « miseri possidentes ».

4° Le rôle de l'Allemagne doit être celui « d'un honnête courtier » (ehrlichen Mäklers).

Ces deux dernières paroles ailées se trouvent dans son discours du 19 février 1878. (Même volume, p. 118 et 123.)

5° On citait enfin le combat de la baleine et de l'éléphant.

Ce mot a inspiré au caricaturiste Caran d'Ache un amusant dessin publié dans le Figaro du 15 août 1898.

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